Ce collectif autunois a été crée le 22 Octobre 2010 par des autunois qui sont des syndicalistes, des personnes oeuvrant socialement ou de simples citoyens.Le but de ce collectif est de ne plus laisser une poignée de nos dirigeants supprimer nos acquis sociaux.C'est aussi refuser de supprimer à court terme notre système de retraite par répartition et de le livrer à la capitalisation.
Bref, vous l'aurez compris, c'est un collectif de résistance au système capitaliste.
mardi 2 novembre 2010
Notre vie : une fin, ou un moyen?
Notre vie… une fin, ou un moyen ?
Avez-vous déjà rencontré un être humain capable de vivre sans pain ? Moi pas. Ca ne veut pas dire qu’il n’en existe pas (qui sait ?), mais, selon mon expérience, la majorité semble incapable de se débarrasser d’une fâcheuse propension à mourir quand leur ration de pain descend en-dessous d’un certain niveau.
Il faut bien le reconnaître : ces humains-là ne pensent qu’à eux-mêmes, et n’ont aucune considération pour nos Maîtres. Voyez plutôt. Pour cultiver LEURS terres et faire tourner LEURS fabriques, il faut bien (hélas) que ces Maîtres emploient des milliers, des millions de bras, car, comme ils possèdent presque toute la planète (toute la planète, c’est pour demain, alléluia), il y aurait bien trop d’ouvrage pour eux, les pauvres chéris, à récolter LEUR blé et à boulanger LEUR pain. Et, de ces moissons et de ces fournées, qui LEUR appartiennent, aussi vrai que les terres et les fabriques sont à EUX, voilà qu’il leur faut en soustraire une fraction – jusqu’à la moitié, peut-être même !- faute de quoi ces bras, en proie à la fâcheuse propension susdite, viendraient à les abandonner ! On ne peut vraiment se fier à personne…
Certes, ils font tout ce qu’ils peuvent, les Maîtres, pour éviter que la ponction ne leur soit trop douloureuse. Limiter autant que possible le nombre de bras employés. Aller les chercher là où les estomacs auxquels ces bras sont – hélas ! – reliés se montreront le moins gourmands possible. Mais, triple hélas !, il y a aussi des cerveaux attachés à ces bras, et voici que ces cerveaux s’en vont revendiquer le droit de vivre (et donc de manger de LEUR pain), même quand les bras auxquels ils sont attachés sont inutiles, parce que trop nombreux pour les tâches à accomplir, ou trop vieux, ou trop jeunes, et patati et patata.
Ah quelle outrecuidance, et, Messieurs du pouvoir, que vous êtes à plaindre !
Alors que, pour cultiver VOS champs et faire tourner VOS fabriques, nous pourrions même ne pas manger du tout : il y a bien assez d’humains sur cette planète, ce serait même écologique de cesser de produire toute cette nourriture inutile. Adolf en son temps s’y était essayé, et les prisonniers que son Reich envoyait dans les usines pouvaient tenir jusqu’à 3 mois sans presque rien bouffer ! Avec toute la réserve de miséreux que compte notre monde, il y a de quoi tenir un bon bout de temps…
Quant à ces vieux qui ne servent à rien, n’en parlons pas : quelle pitié que de vous ôter VOTRE pain de la bouche pour ça.
Messieurs du pouvoir, permettez-moi de vous le dire : votre monde est pourri.
Il n’y a pas de limite à la quantité de terre, au nombre de fabriques que chacun d’entre vous peut considérer comme SA propriété. Et, quel que soit le nombre de bras qui s’activent à moissonner sur ces terres et à boulanger dans ces fabriques, tout le blé qui s’y récolte et tout le pain qui s’y enfourne appartient exclusivement à CELUI qui possède les terres et les fabriques, et qui en fait ce qu’IL veut. En abandonner ne serait-ce que la plus petite parcelle, c’est vous dépouiller , et ne se justifie à vos yeux que dans la mesure où c’est absolument indispensable pour que le travail continue, et que vos huches continuent à se remplir, dussent-elles déborder. Et, même ainsi, vous vivez comme une injuste et douloureuse spoliation de devoir vous séparer de la moindre miette de VOTRE pain.
Mais la faim n’est pas muette. Et, malgré les guignolades de vos ‘zinformateurs’ missionnés pour nous bourrer de coton les oreilles et le cerveau, nous entendons sa voix, surtout quand elle vient de nos enfants et de nos proches, ou de notre propre estomac. L’avez-vous entendu monter, calfeutrés derrière vos double-vitrages ?
Oh je ne fais pas de misérabilisme. Nous vivons encore (mais pour combien de temps ?) très bien dans nos pays. Bien mieux qu’au Bangladesh (32 € par mois, juste de quoi se payer 3000 calories par jour – c’est à qui le tour de manger aujourd’hui dans la famille ?). Bien mieux qu’en Egypte, où le blé, si indispensable pour vos carburants ‘verts’, est devenu impayable pour le peuple. Mais c’est beaucoup trop bien pour vous. A quoi vous servent tous ces inutiles, ces chômeurs, ces retraités, ces malades même, qui s’obstinent à vivre et à manger de ce pain qui, même fabriqué par leurs frères, VOUS appartient à VOUS, nos Maîtres ?
Et vous vous indignez de ces révoltes qui grondent, qui montent, qui se cherchent, et qui osent vous menacer, vous. Vous vous en indignez, mais vous n’y avez rien compris. Car pour vous, nos vies ne comptent que dans l’exacte mesure où elles vous servent à augmenter vos richesses, et il vous est impossible de concevoir que nous pourrions avoir, sur ce point, une vision différente de la vôtre (s’inquiète-t-on des aspirations d’un instrument ?). Mais pour nous, notre vie est toute notre richesse, et non seulement la nôtre, mais aussi celle de tous ces ‘inutiles’ avec qui nous nous sentons si bien, et pour le bonheur de qui nous avions cru, naïvement peut-être, devoir accepter l’asservissement auquel vous nous soumettez !
La pièce est terminée, et les illusions envolées. Rideau. Il n’y a pas de moyen terme entre votre emprise mortifère sur le monde, et notre appétit de vivre. Nous ne sommes pas les moyens, nous sommes la fin. Et s’il le faut, nous serons votre fin. Tôt ou tard. Peut-être pas maintenant, mais sûrement un jour, si d’ici là votre avidité sans limite n’a pas détruit le monde. Il ne tient qu’à vous de décider de ce que vous voudrez mettre dans ce simple mot de fin : un objectif, ou un terminus ?
De : rouge
mercredi 3 novembre 2010 http://bellaciao.org/fr/spip.php?article109846
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