Ce collectif autunois a été crée le 22 Octobre 2010 par des autunois qui sont des syndicalistes, des personnes oeuvrant socialement ou de simples citoyens.Le but de ce collectif est de ne plus laisser une poignée de nos dirigeants supprimer nos acquis sociaux.C'est aussi refuser de supprimer à court terme notre système de retraite par répartition et de le livrer à la capitalisation.
Bref, vous l'aurez compris, c'est un collectif de résistance au système capitaliste.
dimanche 7 novembre 2010
D’après « Ruy Blas », de Victor Hugo.
Que Victor Hugo me pardonne...
Bon appétit, messieurs ! – O ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure,
L’heure sombre où la France agonisante pleure !
Donc vous n’avez ici pas d’autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !
– Mais voyez, regardez, ayez quelque pudeur.
La France et sa vertu, la France et sa grandeur,
Tout s’en va. – Du ponant jusques à l’orient,
L’Europe, qui nous hait, nous regarde en riant.
Comme si nos votes n’étaient plus que fantômes,
Le P.S. et l’U.M.P. partagent ce royaume ;
Quel remède à cela ? – L’état est indigent,
L’état est épuisé, endetté, sans argent ;
Et vous osez !... – Messieurs, en vingt ans, songez-y,
Le peuple, – j’en ai fait le compte, et c’est ainsi ! –
Portant sa charge énorme et sous laquelle il ploie,
Pour vous, pour vos plaisirs, pour vos filles de joie,
Le peuple misérable, et qu’on pressure encor,
A sué cent soixante dix milliards d’or !
Et ce n’est pas assez ! Et vous voulez, mes maîtres !... –
Ah ! J’ai honte pour vous ! – Partout, financiers, traîtres,
Vont battant le pays et brûlant la moisson,
Le plan social braqué au coin de tout buisson.
Tous voulant dévorer leur voisin éperdu,
Morsures d’affamés sur un vaisseau perdu !
La République en ruine est pleine de couleuvres ;
L’herbe y croît. Quant aux grands, des aïeux, mais pas d’œuvres.
Tout se fait par intrigue et rien par loyauté.
La France est un égout où vient l’impureté
De cette profession. Tout patron à ses gages
A cent journalistes parlant même langage.
Chabot, Pernod, Chazal, larbins du tout Paris.
Pujadas, dur au pauvre, au riche s’attendrit.
Licenciés les Conti, et chacun crie : A l’aide !
– Alors vous regrettez ? Non ! Jamais je ne cède !
Une minorité pille tout, sans pitié.
Tous les juges vendus. Le reste mal payé.
L’état s’est ruiné dans ce Siècle funeste,
Où vous vous disputez à qui prendra le reste !
Ce grand peuple français aux membres énervés,
Qui s’est couché dans l’ombre et sur qui vous vivez,
Expire dans cet antre où son sort se termine,
Triste comme un lion mangé par la vermine !
– Jean Jaurès, dans ces temps d’opprobre et de terreur,
Que fais-tu dans ta tombe, ô puissant orateur ?
Oh ! Lève-toi ! Viens voir ! – Les bons font place aux pires.
Ce pays déprimant, lequel savait sourire,
Penche... Il nous faut ton bras ! Au secours, Jean Jaurès !
Car la France se meurt, car la France régresse !
Hélas ! ton héritage est en proie aux vendeurs.
La retraite, ils en font des piastres ! Tes splendeurs,
On les souille ! – O peuple ! se peut-il que tu dormes ?
On vend ton pays au poids ! Un nain nerveux, difforme,
Se taille un mannequin et se prend pour le roi ;
Et l’éveil des consciences, aigle qui se déploie,
Pour sauver notre monde du tonnerre et des flammes,
Cuit, pauvre oiseau emplumé, dans leur marmite infâme !
Qu’ils partent ! Qu’ils s’en aillent, qu’ils s’en aillent tous !
Jamais nous ne vous oublierons !
Note : les deux derniers vers sont un ajout personnel.
Note n°2 : A utiliser pour le prochain dîner du Siècle.
De : Benoît
dimanche 7 novembre 2010 http://bellaciao.org/fr/spip.php?article110159
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