Ce collectif autunois a été crée le 22 Octobre 2010 par des autunois qui sont des syndicalistes, des personnes oeuvrant socialement ou de simples citoyens.Le but de ce collectif est de ne plus laisser une poignée de nos dirigeants supprimer nos acquis sociaux.C'est aussi refuser de supprimer à court terme notre système de retraite par répartition et de le livrer à la capitalisation.

Bref, vous l'aurez compris, c'est un collectif de résistance au système capitaliste.

samedi 6 novembre 2010

Crin usé


Tiens, Nicolas Sarkozy a osé quitter son palais pour un saut de puce à Troyes. Distribution de bons points, comme d’autres des susucres 
à leurs chienchiens, à ses fidèles Borloo, Fillon et au petit nouveau Baroin. 
On a les priorités qu’on peut. Et, tout de même, le naturel qui revient au galop. «Je suis désolé de voir qu’Anvers est devenu le premier port français, parce qu’on a les problèmes qu’on sait », a-t-il lancé, avec le mépris qu’on lui connaît et une pudeur que l’on découvre. Qu’importe si un quotidien du soir, peu suspect de franche opposition à sa majesté comme à sa réforme des retraites, a pu indiquer, voilà deux jours : « Bilan des grèves : une simple éraflure économique. » Qu’importe, puisque, quelques heures 
à peine ces propos tenus, le patronat de choc des ports 
et docks devait enfin se résoudre à signer avec la fédération CGT du secteur un accord sur la pénibilité. Qu’importe donc, nous mettrons cette poussée bilieuse 
au compte du dépit…
« Anvers », un modèle pour le chef de l’État ? Une région où flambe la xénophobie, l’extrémisme 
de droite et le populisme mariés au libéralisme 
le plus effréné ? Un pays entraîné par ses vieux démons séparatistes ? Faute 
de pouvoir passer 
ses vacances avec 
le nouvel hôte du bureau ovale, après tout, cette destination convient 
à merveille au champion de la division des victimes de sa politique et d’un pays tout entier : jeunes contre vieux, Français contre immigrés, salariés contre sans-papiers... pour 
le plus grand profit de ces autres champions qui l’ont fait roi, les grands groupes du Medef et du CAC 40. 
On laissera ses images à celui qui est aussi président 
de l’UMP et n’a pu s’empêcher de reprendre son refrain favori, opposant cette fois ceux qui travaillent 
aux « assistés ». Cette rhétorique sonne le crin usé.
Le cœur n’y est pas ? Ou bien le président de la République n’a-t-il pas en ce moment un problème avec son pays et son peuple, en raison « des problèmes qu’on sait » ? La France n’est pas cette Belgique-là. Et c’est ce qui dérange tant les adeptes ultraréacs hexagonaux des tea parties d’outre-Atlantique ou de leurs émules européens. Leur réforme des retraites 
est précisément le précipité de la société dont ils rêvent 
et qu’ils veulent imposer, de force plutôt que de gré. 
Là réside, entre autres, l’acharnement à ne rien lâcher 
« à la rue ». Et pourtant, ils marchent, ces Français, 
par centaines de milliers.
Et nous remettrons ça demain, samedi 6 novembre... Dans un sondage que publie cette semaine l’Humanité Dimanche, on découvre qu’une majorité se prononce pour que la gauche garantisse 
les retraites à soixante ans à taux plein ; qu’elle supprime les exonérations de cotisations sociales ; qu’elle revienne sur le changement de statut de La Poste ; et qu’elle fixe 
les prix de l’immobilier ! Au moment où le PDG 
du groupe de luxe de LVMH, qui n’a rien à envier à une Liliane Bettencourt, avoue crûment qu’il a, entre autres, acheté un gros paquet d’actions d’un concurrent pour échapper à l’impôt sur les sociétés, voilà un résumé 
de ce qui grandit dans le mouvement en cours et qui ajoute à son caractère inédit. Il y a ceux qui cassent l’emploi et le travail pour gonfler leurs profits, minant au passage les comptes de la Sécu. Et il y a celles et ceux, de tous âges, de tous horizons, qui ne supportent pas l’injustice, l’inégalité, la brutalité de ce régime et de ses projets. De nouvelles exigences s’esquissent qui ne sont pas prêtes de s’étouffer. Elles ne demandent qu’à trouver du répondant.
On laissera ses images à celui qui est aussi président 
de l’UMP et 
n’a pu s’empêcher de reprendre son refrain, qui s’use.


Editorial Par Michel Guilloux



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