Notre réunion d'aujourd'hui se tient après des mois d’une mobilisation exceptionnelle sur les retraites. Cette mobilisation constitue le premier grand affrontement social et politique dans notre pays depuis le déclenchement de la crise de 2008. Ses traces vont en être durables et les conditions de la bataille politique et sociale ne sont plus les mêmes avant et après. Cette réunion fait également suite à la promulgation à la sauvette par le président Sarkozy de la loi Woerth, et du remaniement – je devrais dire, le resserrement et la mise en ordre de bataille – du gouvernement Fillon.
Le discours de politique générale du Premier ministre devant le Parlement a confirmé, mercredi, la poursuite d’un cap désastreux pour le pays. C'est d'abord à l'analyse et à l'appréciation de la nouvelle situation où nous nous trouvons que je consacrerai la première partie du rapport. Une juste appréciation de cette situation est indispensable pour décider des initiatives politiques qui devront être les nôtres dans la prochaine période.
Permettez-moi de commencer par le discours de François Fillon, mercredi.
Soyons clairs : c’est un discours dangereux et scandaleux. Il a parlé de « courage », c’est en réalité une très inquiétante fuite en avant.
Le Premier ministre a d’abord superbement ignoré les Français dans son propos. Pas de chômeurs, pas de licenciés, pas de salariés précaires, pas de jeunes sans avenir, pas d’agriculteurs désespérés, pas d’enfants en grande pauvreté, pas de souffrances sociales ni d’inégalités, rien, dans les propos du Premier ministre, de toutes ces réalités qui angoissent le pays. Un discours froid, auto-satisfait, plus arrogant que jamais, acclamé par des députés de droite coupés du peuple et désavoués par le peuple sur les retraites. La contestation archi-majoritaire du pays contre la réforme des retraites ? Pas un mot, juste une allusion méprisante au « brouhaha des protestations », aux « peurs du changement» qui n’empêcheraient pas le gouvernement de « continuer à réformer » toujours dans la même direction. Le discours du Premier ministre est une négation des urgences sociales, des urgences face à la crise, c’est une insulte au peuple, un déni de réalité, une surdité aux alertes, lancées de toutes parts par le monde salarié, les syndicats, les associations, les prévisionnistes économiques.
Le discours de François Fillon, comme celui de Nicolas Sarkozy lors de son entretien télévisé après le remaniement, sont des discours à sens unique, des discours, volontairement fermés, qui refusent d’ouvrir le moindre espace de débat démocratique sur la nature, pourtant historique, de la crise et des solutions à y apporter. Si François Fillon admet d’une phrase que « la crise n’est pas finie », c’est pour marteler, avec Nicolas Sarkozy, qu’il n’y a qu’une seule manière d’y faire face : continuer à comprimer le « coût du travail » pour affronter la concurrence des pays émergents ; combattre tous azimuts les dépenses publiques et sociales, dans le budget de l'État, celui des collectivités locales et des régimes de protection sociale, présentées comme les responsables des déficits et du surendettement ; poursuivre le soutien aux marchés financiers, aux revenus du capital et du patrimoine. Toute la tonalité de ces discours est profondément autoritaire. Ils disent au pays : nous savons tout, vous ne savez rien, nous appliquerons ce que nous avons décidé et nous vous enverrons la facture de l'aggravation de la crise. C’est insupportable !
Le gouvernement confirme une réduction drastique et prolongée de tous les budgets, emplois et services publics, avec cette affirmation incroyable au cœur d’une crise économique aussi gravissime :« Il n’ y aura plus aucune dépense publique supplémentaire pour relancer la croissance ». C’est irresponsable. En revanche, rien n’est dit tout au long du discours sur l’utilisation par les banques et les grands groupes du CAC 40 des centaines de milliards d’euros dégagés depuis le début de la crise pour pallier les faillites de leur croissance financière. Pas un mot sur la poursuite et la relance de leurs gâchis, pas un mot sur la gravité de la crise monétaire européenne et internationale et ses causes profondes.
En vérité, en France comme en Europe, le schéma défendu par Sarkozy-Fillon et Merkel reste le même : soutien aux marchés financiers et à la compétitivité du capital contre les salaires et les dépenses sociales utiles. C’est une politique criminelle et catastrophique !
Yves de Kerdrel, éditorialiste du Figaro, se félicitant de la reconduction de François Fillon à son poste, a salué dans le Premier ministre l'« homme courageux, capable – je cite – de regarder la vérité en face et d'expliquer aux Français qu'il va falloir verser, sinon du sang, du moins de la sueur et des larmes ». Les sueurs et les larmes sont effectivement au rendez-vous de cette politique, mais la vérité sûrement pas.
D’une part, la situation du pays n’est pas du tout celle décrite par François Fillon.
L'année 2009 a vu une véritable hécatombe d’emplois : 256 100 emplois nets ont été détruits, dont près de 170 000 dans l'industrie, qui compte moins de 30 % des salariés français. En trois ans, Sarkozy, en élève appliqué des agences de notations, de la BCE, du FMI et du Medef a supprimé 135 000 emplois dans la Fonction publique. François Fillon annonce l’amplification de cette politique qui est en train de mettre très gravement en cause l’avenir de l’hôpital public et de notre système éducatif. En octobre, la France a « franchi la barre » des 4 millions de chômeurs (dont 2 millions de femmes et 638 000 jeunes), augmentant de 6,5 % en un an. Le chômage de longue durée a progressé de 27,6 % en une année et les salaires réels, inflation réduite, baissent de fait.
Alors que le gouvernement recule l'âge légal de départ à la retraite et augmente la durée de cotisation, le taux d'emploi des 60-64 ans en France n'est que de 17 % et celui des 55-64 ans, de 39 %. Comble du cynisme, Renault a annoncé, hier, le départ en pré-retraite de 3 000 salariés de plus de 58 ans, reconnaissant leur usure au travail. Le résultat, c’est que le niveau des pensions va baisser pour tous et que la loi sur les retraites coûtera en assurance-chômage, selon les prévisions de l'Unédic, de 440 à 530 millions d'euros compte tenu de ce faible taux d’emplois des seniors.
Alors que le revenu moyen disponible de l'ensemble des Français se situe à 22 460 euros par an, soit 1 870 euros par mois, ce qui n’a rien de mirobolant au regard du coût de la vie, du logement et de l’éducation des enfants, ce chiffre masque l’explosion des inégalités de revenus. 20 % de la population a un revenu moyen de 42 300 euros et de l'autre, 20 % également de la population vit au contraire avec 11 000 euros par an.
Notre pays compte 8 millions de salariés gagnant moins 950 euros par mois. Qui plus est, pour les actifs, les conditions de travail réduisent de plus en plus les salariés en simple marchandise, en supplétif instrumentalisé pour « remplir des objectifs » et « faire du chiffre » ; une conception managériale qui exclut les travailleurs soi-disant « non performants » et menace d'insécurité les autres, en élevant chaque fois plus haut le prix de leur maintien en poste. Ces pratiques rendent chaque jour la vie impossible à des centaines de milliers de femmes et d'hommes au travail.
Il y a peu, une sexagénaire, médecin du travail, a mis fin à ces jours en envoyant ce message : « Ne pleurez pas, je suis mieux que soumise à la torture de l'Association Alsace santé au travail (AST 67). Merci de faire le nécessaire pour que, dans un premier temps, au moins, la justice mette en prison les meurtriers d'AST 67 ». Cet acte isolé, tragique et révoltant, rappelle qu'il n'est plus guère de secteur épargné. Quand la finance domine, oui de Kerdrel a raison, le sang coule.
La droite sarkozyste veut d’ailleurs soumettre toute la Fonction publique et para-publique à ce régime de chantage à la compétitivité puisque le cadeau de départ de Woerth aux Français est l’introduction dans la législation de la possibilité de licenciement des fonctionnaires et assimilés.
Mais cette situation dramatique dans laquelle notre pays s’enfonce ne doit rien au hasard. Et c’est là le second gros mensonge des Fillon et Sarkozy. Leur politique ne traite en rien le mal de cette crise, elle n’est en aucun cas de nature à nous sortir des engrenages régressifs actuels, au contraire elle les nourrit.
Depuis le début de la crise, le montant des injections financières dans le système financier mondial est gigantesque : plus de 5 000 milliards de dollars au total. Mais les relances de croissance que cette injection massive est censée soutenir se développent de manière très inégale, avec un énorme chômage mondial estimé par le BIT à 212 millions de sans-emploi en 2009 (en hausse de 34 millions depuis 2007), avec une insuffisance criante de qualifications et de pouvoir d’achat, avec une montée des concurrences pour gagner les marchés solvables, avec l'aiguisement des guerres commerciales et monétaires, qui déboucheront tôt ou tard sur une nouvelle crise mondiale de sur-accumulation plus grave encore.
En Europe, le soutien aux marchés financiers se paie en plans d’austérité drastiques, dans tous les pays, qui annihilent la croissance et aggravent les endettements publics et la crise de la zone euro. Hier élève modèle du dumping fiscal au profit du capital, l’Irlande est maintenant à son tour saignée à blanc. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont poussé en commun à l’adoption, le 28 octobre dernier, par les chefs d'État et de gouvernements de l'UE d’un plan d'action pour renforcer leur « discipline budgétaire commune » qui aura comme principal effet d'aggraver la crise. La zone euro apparaît comme le théâtre majeur, au plan mondial, d’un bras de fer violent entre prélèvements publics et sociaux et prélèvements financiers avec, pour toile de fond, l'enjeu du modèle social européen.
En France, la croissance reste minime, contrairement aux affirmations de François Fillon. Seuls s’en tirent les groupes du CAC 40 qui devraient retrouver des niveaux de profits de plus de 80 milliards d’euros en 2010 et qui disposent de trésoreries financières énormes : 146 milliards d’euros pour les dix premiers groupes selon Les Echos du 21 octobre.
Mais rien ne profite au pays et tout va bien à la guerre des marchés. Ce sont précisément ces logiques qui nous enfoncent et que François Fillon se propose d’amplifier encore.
Voilà les réalités que tentent de cacher à notre peuple Sarkozy et Fillon. Il importe, dans ces conditions, que nous décidions d’amplifier la bataille d’idées engagée depuis le début de la crise, poursuivie avec succès dans la bataille des retraites, sur les causes réelles de la crise capitaliste et la nature des solutions à apporter.
Nous pouvons le faire en portant des propositions fortes qui trouvent aujourd’hui de l’écho dans la situation. Celles que nous avons avancées pour un autre financement des retraites, notamment la création d’une cotisation sur les revenus financiers, la suppression des exonérations de cotisations sociales aujourd’hui utilisées contre la qualité de l’emploi ou encore la modulation des cotisations sociales ont enfoncé une brèche dans le discours dominant qui nous rabâche : on ne peut pas faire autrement. Ce « on ne peut pas faire autrement », il faut le combattre pied à pied, proposition contre proposition, logique contre logique.
Oui, il n’est pas fatal de refinancer les banques sans contrepartie, on peut créer un pôle public bancaire et financier et s’en servir pour réorienter la politique de crédit. Oui, face à la crise de la zone euro, à la montée des tensions monétaires qui s'exacerbent, nos propositions d’une profonde transformation de la BCE et de la mise en chantier d'une monnaie commune mondiale deviennent plus crédibles que jamais. Oui, plutôt que d’enfoncer l’Irlande et la Grèce, la BCE pourrait racheter les titres de dette publique de ces États en usant de son pouvoir de création monétaire pour soustraire progressivement ces États au chantage des marchés financiers. L’argent ainsi mobilisé pourrait alimenter un Fonds européen de développement social à l’opposé de l’actuel Fonds de stabilisation financière. En tous domaines, montrons qu’une autre logique est non seulement nécessaire, mais qu’elle est également possible.
Nous sommes d’autant plus encouragés à mener cette bataille avec la mobilisation que connaît notre pays sur les retraites. Un chiffre résume à lui seul l’ampleur et la portée de ce qui vient de se passer : selon des estimations de la CGT, ce sont sept millions de personnes qui ont participé jusqu'à présent, d’une manière ou d’une autre, à tout ou partie de ce mouvement. C’est évidemment considérable.
Je veux d'abord saluer, au nom de notre direction nationale, le travail exceptionnel des organisations syndicales. Jour après jour, elles ont multiplié les initiatives pour informer les travailleurs de la nature régressive du projet gouvernemental. Depuis des mois, elles sont restées unies sans ne jamais rien céder au gouvernement qui fasse reculer les droits des salarié-es. Bravo à elles pour leur lucidité et leur détermination. Je veux aussi redire ici l’importance du travail des parlementaires communistes, de l’ensemble des deux groupes dans leur diversité. Le projet de loi qu'ils ont élaboré et porté a donné une perspective politique crédible à la mobilisation en montrant, proposition contre proposition, qu'une autre réforme était et demeure possible. Leur grande ténacité dans le débat parlementaire a donné un formidable écho aux revendications des salariés. Nous pouvons être fiers d'eux. Le peuple a besoin de tels élus et ils ont montré ce que le peuple est en droit d’attendre de la gauche.
« C'est très dur de se battre et de perdre de l'argent », disait, fin septembre, Clément, agent SNCF ; et il ajoutait: « J'ai 30 ans, et je sais déjà que je vais faire grève longtemps, car d'ici ma retraite, notre modèle social sera souvent attaqué. » Clément résume bien tout ce que ce mouvement a su exprimer avec force : la combativité des salariés face à un pouvoir sourd à leurs revendications ; la prise de conscience massive que la lutte contre cette réforme porte en elle l'affrontement entre deux conceptions de la société : une société soumise aux puissances de l'argent ou une société de solidarité et d'égalité ; et la conscience que la promulgation de la loi ne mettrait de terme ni à la bataille pour la retraite à 60 ans, ni au débat de société qu'elle a ouvert en grand. Clément, jeune salarié, est assez représentatif de cette nouvelle génération qui est entrée en mouvement.
Progressivement, à travers l’enjeu des retraites, c’est bien un débat de choix de société qui a gagné tout le pays, toutes les générations, tous les secteurs, public et privé. La jeunesse salariée s'est retrouvée en nombre, d'ailleurs assez impressionnant dans certains cortèges ; et la jeunesse lycéenne et étudiante, mobilisée à partir de septembre, l'a fait sur l'enjeu du travail, du droit à l'accès au travail. Les organisations féministes et leur appel commun du 24 juin ainsi que la saisine de la HALDE par des députées, au premier rang desquelles Marie-George, des associations et des syndicats ont mis au jour l'attaque violente portée contre les femmes par cette réforme : la conviction que la justice sociale passe par le combat contre les inégalités entre femmes et hommes a progressé montrant qu'il s'agit d'un enjeu de société incontournable.
Cet enjeu de l'égalité homme-femme est symbolique de la montée de la conscience populaire du caractère foncièrement inégalitaire de la société dans laquelle nous vivons, devenue insupportable y compris dans des catégories de la population qui ne sont pas en situation immédiate d'insécurité sociale ou de précarité. Et cela s'est notamment traduit par une très forte solidarité populaire avec les grévistes comme nous l'avons constaté dans les nombreuses initiatives de collectes que nous avons organisées.
Au lendemain des élections régionales, la confiance avait déjà commencé à changer de camp et des luttes sont nées. Avec le mouvement contre la réforme des retraites, une nouvelle étape est franchie : le mouvement social sort renforcé des mois qui viennent de s'écouler, comme en témoigne la progression de la syndicalisation et la persistance d'une bonne image des syndicats dans l'opinion, un renforcement qui se traduit par l'émergence de nouvelles luttes revendicatives dans de nombreuses entreprises et qui lui permet de s'inscrire dans la durée.
En effet, dans sa foulée, d'autres luttes apparaissent ou s'intensifient sur les conditions de travail et les salaires : les dockers à Marseille, les salariés de Total-Dunkerque, les salariés de Plysorol à Lisieux sont en lutte, ceux de Montataire dans l'Oise qui se battent contre des licenciements, les travailleurs Sans-Papiers occupant la cité de l'histoire de l'immigration, les personnels hospitaliers de l'hôpital Tenon invoquant leur droit de retrait après 6 semaines de grève, les gardiens de prison. Je pourrais encore citer les producteurs de lait, les agriculteurs affrontant le monopole des abattoirs Charal, les salariés de Rhodia dont le salaire de base est à 917 euros et qui n'ont pas de 13e mois... les étudiants bloquant encore des universités pour protester encore contre la réforme ou ceux de l'ENS-Rue d'Ulm exigeant la titularisation des contractuels.
Quelques unes ont même débouché sur des victoires, comme celle des salariés des verreries Brosse en Seine-Maritime qui ont imposé 5,3% d'augmentation de salaires en plein mouvement sur les retraites ; ou encore en Moselle, à l'usine Rhodia de Behr dont les ouvriers ont obtenu 40euros brut d'augmentation et 14% sur la prime de nuit. Tous les secteurs, tous les pans de la société sont touchés et cela ne s'arrêtera pas.
Le 23 novembre, la mobilisation a surpris ceux qui y voyaient une journée symbolique alors qu'elle affirmait que la promulgation de la loi n'avait certainement pas clos le dossier des retraites ; et le 4 décembre, la manifestation nationale des chômeurs et précaires constituera un rendez-vous de tous les travailleurs pour lesquels l'urgence est à la revalorisation des salaires, des taux et durée d’indemnisation du chômage, à la transformation des emplois précaires en emplois stables, à la taxation des transactions financières et à la suppression des niches fiscales et sociales aux entreprises et gros revenus.
Compte tenu de ce climat, des urgences sociales du pays, et en lien avec ce que je disais précédemment sur les batailles à poursuivre avec nos propositions, je crois que nous devrions réfléchir à impulser de nouvelles campagnes d’actions en 2011.
Il y a aura évidemment toute la bataille sur l’avenir des collectivités locales, qui sera au cœur des cantonales, j’y reviendrai. Nous démarrons également une campagne d’action sur la santé et l’hôpital public, et nous préparons une relance de notre campagne sur l’école en lien avec la dramatique situation créée depuis la rentrée par la destruction des IUFM.
Mais nous avons besoin d’une campagne forte contre les plans drastiques d’austérité annoncés en France comme en Europe. Nous travaillons à ce que le congrès du PGE qui se tient la semaine prochaine à Paris prenne une grande initiative politique de dimension européenne.
La colère des Irlandais, les manifestations d’étudiants en Grande-Bretagne, la grève générale historique au Portugal sont des signes supplémentaires qui nous y encouragent. Patrick Le Hyaric avance d'ailleurs en ce sens des propositions dans L'Humanité de ce jour.
Une situation politique et sociale nouvelle qui vient de s’ouvrir : au terme du premier grand affrontement depuis la crise de 2008, la droite au pouvoir en France, un pays très regardé par toute l’Europe, n’a pas réussi à juguler une opposition majoritaire, combative et persistante de notre peuple à la mise en œuvre des solutions capitalistes justement préconisées dans tous les pays de l’UE. Elle a fait voter la loi Woerth mais en subissant sa première grande défaite politique depuis l’élection de 2007.
Cette situation peut-elle déboucher sur une défaite politique plus globale et plus durable de cette droite ? Et peut-elle ouvrir la voie à une alternative politique de gauche porteuse de choix politiques en rupture avec les choix actuels? C’est l’enjeu de la période à venir.
Rien n’est automatique, nous le savons très bien. Mais rien n’est joué non plus. La situation est ouverte. Il nous faut donc apprécier lucidement les potentiels et les obstacles de la période.
Toutes les enquêtes d’opinion le montrent, à commencer par celle publiée par l’Humanité Dimanche. S’il existe un très fort niveau de soutien à des mesures de gauche, s’il existe une forte disponibilité pour un projet de gauche, en rupture avec les solutions mises en œuvre par le gouvernement UMP Sarkozy-Fillon, cela cohabite avec un doute sérieux lui aussi très majoritaire.
Les citoyens expriment à la fois leur envie de gauche et leur scepticisme sur la gauche. Pour transformer la colère et le rejet du pouvoir actuel en un espoir de changement politique à gauche, il ne suffira pas de susciter de l’adhésion à telle ou telle mesure de gauche, il faudra crédibiliser le chemin pour parvenir à ce changement et en garantir la réussite.
De très nombreux salariés, d’habitants des quartiers populaires, qui souhaitent le changement, font le constat lucide que les forces qui dominent actuellement la gauche, le PS et Europe Ecologie-Les Verts ne portent pas de projets de rupture forts avec les logiques dominantes. La candidature toujours possible de DSK pour le PS, ou celle actée d’Eva Joly pour EELV, ne font que renforcer le scepticisme. Ceux que la machine sondagière présente comme seuls crédibles électoralement ne sont pas politiquement jugés très fiables. Le Front de gauche intéresse, il semble confirmer des progrès potentiels dans les intentions de vote, y compris à la présidentielle, mais il apparaît encore trop faible. D’où cette interrogation largement répandue : comment concilier exigences de contenus et unité pour des majorités nécessaires à la victoire ?
En même temps qu’ils agissent, les salariés s’interrogent, regardent, observent, oscillant entre défiance, espoir et perplexité. Notre devoir est d’agir avec eux, et de proposer un chemin crédible, capable d’ouvrir la voie à un changement politique qui réponde aux attentes populaires.
Mais d’abord une remarque : nous ne serons pas les seuls à agir. Aucune force politique ne restera immobile, et sûrement pas à droite.
Le remaniement, je l'ai dit, annonce clairement le cap choisi par Nicolas Sarkozy et l’UMP : affaibli politiquement, mis en difficulté par une crise qu’il a sous-estimée et une contestation populaire plus déterminée qu’il ne l’avait prévue, le pouvoir s’est remis en ordre de bataille, intégrant dans son dispositif gouvernemental tous ses principaux leaders. Le pouvoir ne parle déjà plus d’une seule voix, comme on le voit avec la montée en puissance de François Fillon. C’est donc un gouvernement de combat, resserré, très politique, avec à ses côtés une UMP et un groupe parlementaire, tous deux pilotés par Jean-François Copé, qui sont en place pour préparer 2012. Le discours de François Fillon l’a montré : ce gouvernement entend reconquérir le terrain perdu en martelant le caractère inéluctable de ses choix, invoquant pour cela autant qu’il le faudra le FMI ou le rapport Attali. N’en doutons pas, la bataille idéologique va continuer à faire rage. Nous devrons plus que jamais argumenter et riposter.
Ce nouveau dispositif resserré sur l’UMP peut aussi créer de l’espace pour des « oppositions » de droite, qui contestant la méthode Sarkozy, n’en rejoindront pas pour autant tous les objectifs libéraux de l’UMP.
La formation de Dominique de Villepin en est une version. Il faudra également suivre la relance probable, bien qu’incertaine, des manœuvres centristes autour des recalés du gouvernement Hervé Morin ou Jean-Louis Borloo.
Plus inquiétante encore peut être l’extrême-droite, toujours à l’affût en période de crise politique de la droite, qui emmenée par Marine Le Pen, tente déjà d’incarner une relève radicale, à l’image des extrêmes droites populistes, nationalistes et xénophobes qui émergent en Europe en surfant sur le rejet des « élites de la mondialisation ».
En clair, la droite n’a pas perdu la bataille d’avance. Elle va se battre. Elle ne la perdra que si s’affirme à gauche un projet politique de changement à la hauteur des exigences populaires. Or, soyons clairs, ce n’est pas fait. Les Français doutent, ils ont des raisons de le faire. Le décalage est réel, et de fait les orientations dominantes au PS et à EELV restent clairement à une adaptation aux contraintes de la crise capitaliste sans rupture forte avec les logiques actuelles. Le risque est donc réel que les projets portés à gauche ne soient pas à la hauteur des attentes populaires.
Le monde du travail, la grande masse des salariés, les couches moyennes et populaires et de nombreux intellectuels – c’est-à-dire l’électorat de gauche dans sa masse – sont disponibles pour des solutions de changement, mais tous seront travaillés, dans les mois qui viennent, par ces contradictions et par cette question : peut-on croire à un changement et lequel ? Peut-on faire bouger la situation jusqu’à faire dominer dans l’électorat de gauche l’espoir et l’exigence d’une réelle politique de changement ? Peut-on ouvrir en grand la porte du changement, et comment y parvenir dans le cadre des échéances politiques de 2012, dominées par l’élection présidentielle ? C’est la question à se poser et le défi à relever.
A gauche, la situation est, en fait, pleine de paradoxes. Si l’inclination des directions du PS et d’EELV est clairement celle que j’indiquais, le mouvement populaire a poussé l’ensemble des forces de gauche à tenir sur l'orientation du droit à la retraite à 60 ans. C’est unique en Europe. Au-delà des retraites, l’aspiration à l’égalité demeure structurante et endigue les offensives idéologiques du libéralisme. L’essentiel des électeurs de gauche était engagé dans le mouvement et cela marque les consciences.
Cependant, la mécanique présidentialiste peut être un redoutable filtre qui, au nom de la nécessaire victoire sur Sarkozy, laisse sur le carreau l’essentiel des aspirations au changement. La primaire socialiste peut fort bien servir de filtre supplémentaire. Les déclarations des candidats déclarés ou potentiels ne laissent rien augurer de très bon. La polémique provoquée par une convention nationale sur l’égalité, pourtant bien timide, en dit également long sur le poids que s’apprête à occuper la pédagogie des « contraintes ».
Donc comment faire ? Quelles ambition et quels objectifs se fixer ?
1. La première des questions est celle de l’ambition.
Au lendemain d’un mouvement social aussi profond, notre objectif ne peut être de limiter les dégâts. Nous voulons contribuer de toutes nos forces à faire grandir dans le peuple et par le peuple un projet collectif conforme aux attentes de changement du mouvement populaire. Nous voulons construire avec le mouvement populaire, avec toutes celles et ceux qui en ont été les acteurs, en les faisant sortir du rôle de spectateurs défiants dans lequel ils se trouvent aujourd’hui à l’égard de la politique, un projet qui exprimera des attentes majoritairement partagées par eux.
Nous voulons formuler, avec le peuple, un projet de gauche enfin conforme à ses attentes, pour le porter ensemble dans les échéances à venir. Notre objectif central est donc le développement d’une dynamique populaire porteuse d’un tel projet et la conquête d’une nouvelle majorité politique de gauche capable en 2012, avec de nombreux parlementaires du Front de gauche en son sein, de faire avancer les objectifs d’un tel projet.
Les luttes et les batailles à venir dans les deux ans qui viennent, les rendez-vous électoraux des cantonales et des sénatoriales en 2011, la construction du programme populaire et partagé que nous engageons doivent concourir à cet objectif, en confortant à chaque étape les dynamiques et les rapports de forces nécessaires. L’élection présidentielle sera une étape décisive sur ce chemin. Les élections législatives seront essentielles, elles devront concrétiser l’ambition visée dans une nouvelle majorité parlementaire.
Le Front de gauche doit être le moteur de cette ambition, l’énergie positive à gauche. Nous l’avons initié pour cela. Ce doit être la force qui rend crédible le changement à gauche en portant ce projet qui dit clairement : voilà ce que la gauche doit et peut faire. Le Front de gauche doit être le rassembleur de toutes les énergies qui veulent la réussite d’un projet au service des intérêts populaires.
Dans ce moment où le besoin d’alternative va travailler toute la société, le Front de gauche est une dynamique potentiellement porteuse d’espoir. C’est le moment de l’amplifier, et le parti communiste a un rôle crucial à jouer pour lui donner l’impulsion et l’ambition politiques nécessaires.
2. La seconde question est dans cet esprit celle de l’élaboration du programme partagé.
Ça y est, les choses démarrent. Quelques dizaines d’initiatives se sont tenues dans le pays. C’est encore modeste. Mais notons-le, toutes ces initiatives sont très réussies, intéressent beaucoup le public des acteurs sociaux et syndicaux que nous invitons. Ce soir, débute la rencontre nationale que nous organisons. Elle s’annonce comme une contribution particulièrement enrichissante. Elle sera un signal fort.
Et, à partir du 2 décembre, nous tiendrons une série de forums publics nationaux du Front de gauche. Il y en aura neuf, chacun dans une ville différente du pays, en commençant par les retraites à Paris le 2 décembre, et sur la République, le 9 décembre à Nanterre. Sept initiatives dans toute la France : à Nîmes : Face à l’échec du traité de Lisbonne, quelle Europe ? ; au Mans : Face à l’impasse de la financiarisation, l’argent pourquoi faire ? à Bordeaux : Face à la catastrophe écologique, quelle alternative ? À Marseille : Face à l’exploitation, au chômage et à la précarisation, comment changer la place du travail ? à Rennes : Face à la marchandisation des savoirs, quelle école nous voulons ? à Lyon : Face au tout marchand, quels services publics et biens communs ? Le dernier débat aura pour intitulé : Face à la mondialisation capitaliste et aux guerres, quelle politique internationale ?
Sur tous ces thèmes, et d’autres travaillés plus précisément, l’enjeu doit être, je veux y insister, de dégager les thèmes rassembleurs, fédérateurs, capables d’unir une majorité de nos concitoyens, et du même coup de crédibiliser la possibilité d’un changement dès lors considéré comme accessible. Oui, accessible et crédible, parce qu’absolument nécessaire pour répondre aux urgences de la crise, et très largement soutenu dans le pays. Nous ne voulons pas incanter le changement mais lui ouvrir le chemin. Trop de gens souffrent pour attendre. Ce que nous voulons construire, ce sont de grands objectifs, majoritairement partagés, disant clairement où sont les leviers d’un vrai changement pour la vie de nos concitoyens. C’est ce que nous devons viser sur chaque grand sujet qui mobilise la société, et la conduise à s’interroger sur le sens de son avenir : retraites, emploi, rôle des banques, utilisation de l’argent, Europe, services publics, hôpital, école, jeunesse…
Cette démarche si elle devient visible dans tout le pays, peut créer l’évènement, n’en doutons pas. Il conviendra évidemment de construire les moments d’acter tout ce travail partagé. Pour l’heure, le premier enjeu est d’en réussir l’impulsion dans tout le pays et du même coup une large appropriation citoyenne.
3. La troisième question doit nous conduire à approfondir chemin faisant, en mettant en œuvre cette démarche, les formes populaires et citoyennes d’association à notre démarche.
Le Front de gauche, ce doit être une autre manière de faire et de vivre la politique. A chaque initiative nouvelle, pensons à donner rendez-vous, à poursuivre, à prendre date, à créer les espaces et les formes de travail nécessaires, en n’hésitant pas à miser sur l’intelligence, l’expertise, l’engagement populaires. Dans la forme même de toutes nos campagnes, cela importe au premier chef. Les campagnes du Parti communiste, du Front de gauche, on ne doit pas les suivre, on doit les vivre.
4. La quatrième question que je veux aborder est celle de la candidature à l’élection présidentielle pour 2012.
De fait, le débat a démarré. Jean-Luc Mélenchon s’est déclaré disponible pour cette candidature. Notre camarade André Chassaigne également. L’un et l’autre s’expriment déjà beaucoup, et contribuent à assurer la visibilité du Front de gauche dans le débat politique, ils sont invités dans des médias, qui vous le savez, sont déjà tous focalisés sur le casting présidentiel. Le nom de Jean-Luc Mélenchon est déjà testé dans des intentions de vote.
Tout cela provoque chez nos camarades de l’intérêt, des débats, des interrogations, des agacements, des impatiences… et surtout désormais une demande : que soient précisés le cadre et le calendrier de ce débat, et les conditions dans lesquelles les communistes seront amenés, tout naturellement comme c’est leur droit, à se prononcer. Personne ne décidera à leur place.
Je veux donc vous faire à ce propos une proposition. Mais avant cela deux remarques.
La première concerne ce qui doit guider notre réflexion en la matière. Pour moi, c’est clair, c’est 2012 et les enjeux politiques dont j’ai parlé précédemment. Nous ne sommes pas là pour solder les comptes de l’histoire du PCF et de la présidentielle. La question à laquelle nous avons à répondre, c’est quelle candidature, pour quel projet, dans les conditions singulières de 2012. Les expériences passées, qui souvent passionnent nos débats sur cette question tant nos rapports avec cette élection sont compliqués, comportent certes des leçons. Mais aucune ne nous apportera la réponse à la question politique qui nous est aujourd’hui posée.
La seconde remarque, je l’ai dit, le débat est de fait engagé. Nous allons en préciser le cadre. Mais puisqu’il existe, ne le bridons pas, qu’il se déploie, qu’il ait lieu sans tabou. Partout dans le parti, la question de la candidature doit être débattue, sans sur-valoriser ni sous-estimer l'enjeu, mais tout simplement comme l'un des débats que nous devrons trancher ensemble et chacune, chacun doit prendre ses responsabilités sur cette question comme sur les autres. Obligeons-nous donc les uns et les autres à un débat sérieux où pourront être sereinement évalués les avantages et les inconvénients des solutions envisagées, dans cette élection si contraire à notre conception de la politique.
J’en viens à ma proposition.
Je crois, comme le montre ce rapport, qu’il ne s’agira pas seulement de choisir un nom, une personnalité, mais un cadre politique et un dispositif collectif de campagne. Il nous faudra de surcroît mener la discussion sur ce cadre avec les communistes qui auront à se prononcer et avec nos partenaires qui devront également le faire.
Je pense donc que nous devrions engager la discussion à partir d’un texte adopté par le Conseil national qui dirait les principes à partir desquels, pour ce qui nous concerne, nous envisageons une candidature du Front de gauche. Ce texte devrait probablement proposer une définition de l’ambition politique visée en 2012, énoncer les grands thèmes structurants du travail sur le programme partagé, proposer des modes et des formes de déploiement populaire de notre démarche, ainsi qu’un dispositif et un style collectif de campagne associée à la candidature.
Ce texte devra également engager notre réflexion sur la manière dont nous combinerons les deux échéances de 2012, présidentielle et législatives, compte tenu évidemment de l’importance que nous accordons aux deux comme je l’ai souligné.
Un Conseil national pourrait se tenir le 7 janvier pour adopter ce texte, ce qui laisse le temps d’y travailler, après la discussion que nous aurons aujourd’hui. Ce Conseil national pourrait en même temps convoquer le Congrès, en fixer le calendrier, ce qui déclencherait conformément à nos statuts la période de libre contribution des communistes sur l’ordre du jour du Congrès.
Un premier échange national pourrait ainsi avoir lieu lors de la rencontre des animateurs de section le 8 janvier, et fournir ainsi aux communistes et à la discussion avec nos partenaires un premier cadre de réflexion, avant le choix d’un nom.
Sans préjuger du calendrier que nous fixerions au CN du 7 janvier, il parait de toute façon raisonnable de considérer que la base commune de discussion que le CN adoptera avec sa proposition définitive d’orientation et de candidature soumise aux communistes n’interviendra qu’au lendemain des cantonales, juste après, début avril.
S’enchaîneraient alors les étapes statutaires nous menant au Congrès.
Puisque je viens de parler des cantonales, permettez-moi de conclure par là ainsi que par un mot sur les sénatoriales.
Pour toutes les raisons exposées dans ce rapport, nul doute que le résultat des élections cantonales comptera dans l’évolution de la situation des nos collectivités locales, donc de la vie de nos concitoyens, et dans celle de la situation politique nationale. Je ne reviens pas sur la discussion de notre dernier CN, rien ne l’invalide. Je veux juste souligner l’urgence qu’il y a à engager partout cette bataille, à désigner les candidats du Parti et du Front de gauche quand ce n’est pas encore fait. L’abstention est un risque sérieux et l’enjeu de l’élection va nécessiter beaucoup d’explications. Nous abordons cette élection avec esprit de conquête et de rassemblement, avec l'objectif de renouveler les 104 sièges que nous détenons, de garder nos présidences du Val-de-Marne et de l'Allier et de reconquérir celle de la Seine-Saint-Denis.
Force est de constater que cet esprit de rassemblement est loin d'animer partout nos partenaires de gauche. Et nous redisons au PS et EELV qu’il y a sûrement mieux à faire pour la gauche que de chercher, par des candidatures politiciennes uniques, à tailler des croupières aux conseillers généraux communistes sortants.
Je veux dire notamment mon soutien à la déclaration adoptée hier soir par le Conseil départemental du Val-de-Marne qui met en garde contre de telles manœuvres dirigées contre la majorité actuelles du Conseil général. Au moment où les grands débats publics sur les transports en Ile-en-France sont en train de donner raison au travail visionnaire mené par le Conseil général du Val-de-Marne sous la présidence de Christian Favier, chercher à affaiblir cette présidence serait rendre un bien mauvais service à la gauche et aux populations de département. Nous ne laisserons pas faire, les Val de Marnais non plus. Nous le disons aux Verts et au PS : il est temps de renoncer à ces manœuvres.
Concernant les sénatoriales, je veux dire l’état réel des discussions.
Vous le savez, l’enjeu est le passage de la majorité sénatoriale à gauche, et dans ce cadre la réélection des sénateurs et sénatrices sortants, et le renforcement de notre groupe. Au total 19 sortants de notre groupe sont renouvelables, dont 16 communistes en métropole. La presse a annoncé la semaine dernière que le PS avait réservé neuf places à des communistes, et 11 aux Verts, soit huit sénateurs Verts supplémentaires donnés par le PS, puisque les Verts ne disposent contrairement à notre implantation locale des grands électeurs nécessaires. Pour ce qui concerne le PCF, l’annonce ne porte que sur les départements où un accord sur une liste d’union à la proportionnelle existait déjà la dernière fois, soit 7 départements (Isère, Indre-et-Loire, Loire, Meurthe-et-Moselle, Seine-et-Marne, Paris, Essonne) auxquels s’ajoutent cette fois-ci une place réservée sur la liste des Hauts-de-Seine et une sur la liste du Val d’Oise.
Pour les autres départements qui ont des sortants renouvelables (Pas-de-Calais, Nord, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne), nos fédérations poursuivent les discussions avec l'objectif de la réélection du nombre de sièges que nous détenons. Nous discutons également de gains possibles dans plusieurs départements. En tout état de cause, nous l’avons dit à nos partenaires la semaine dernière. La discussion n’est pas close. La gauche devrait gagner des sièges, il est normal que notre groupe CRC qui s’est si bien battu sur les retraites sorte renforcé. Nous y travaillons.
Voilà cher(e)s camarades, les réflexions et propositions que je voulais vous présenter ce matin à l'occasion de notre Conseil national."
Communiqué de presse
http://www.humanite.fr/26_11_2010-rapport-de-pierre-laurent-au-conseil-national-pcf-458661
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