L’Intersyndicale meusienne continue son action contre la réforme des retraites. Hier, à Verdun et Bar-le-Duc ce sont les radars qui ont fait office de messagers.
Le radar du boulevard Stratégique à Verdun n’a pas pu contrôler d’automobilistes pendant un certain temps, hier matin. Il s’est retrouvé avec un sac-poubelle sur les yeux. Les commanditaires ? L’intersyndicale CFDT-CGT-FO-FSU-UNSA-CFTCCGC-Solidaires. Rien que ça.
« C’est une action pacifique et simultanée qui a lieu ce matin à Verdun et Bar-le-Duc. Nous voulons ainsi interpeller l’État et dire au Président de la République que la mobilisation contre les retraites continue », confie Didier Bertrand, pour la CFDT. Mais les syndicalistes sont conscients d’une chose : « Nous avons l’opinion publique avec nous, pas question que ça change. » Résultat : des actions ciblées, courtes et symboliques qui ne gênent pas le Français dans son quotidien. « Pendant la manif de samedi, on a bloqué un rond-point un quart d’heure. À Metz, c’était une gare pendant une heure… Ce qu’il faut, c’est montrer notre désaccord et défendre les salariés. »
Des salariés qui ont perdu beaucoup d’argent durant les jours de grève : « Une semaine sans salaire ! C’est difficile… Ils ne peuvent plus continuer mais ils nous disent de ne pas lâcher. »
Symbole
Pourquoi s’en prendre aux radars ? C’est un des symboles de l’État. Et surtout : « On touche à son portefeuille ». Comprendre, que l’État se fera un peu moins d’argent pendant une heure, une maigre consolation pour les salariés.
Et Patrice Ancelin (FSU) de préciser : « Tout le monde dit que c’est cuit, depuis que la réforme des retraites a été votée. Seulement, elle n’est pas encore promulguée ! Et n’entrera en vigueur que le 1er juillet… »
D’ici là, les actions ont tout loisir de se multiplier. Comme cet arrêt près du radar automatique, donc… « Vite, on s’en va, avant que la police n’arrive. » Bâcher un radar est-il un acte réprimé par la loi ? : « Nous sommes des délinquants », plaisante un syndicaliste. « En même temps, la police sait que ce n’est pas dans son intérêt de nous ennuyer pour ce genre d’action. »
Émilie FIEROBE
emiliefierobe@estrepublicain.fr
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