Les marchés financiers ont obtenu ce qu’ils voulaient : l’Irlande a officiellement demandé, tout à l’heure, l’aide de la zone euro pour faire face à son abyssal déficit public (- 32 % du PIB) et à son insurmontable crise bancaire. Cet après-midi, les ministres des Finances de l’Eurogroupe ont eu une conférence téléphonique afin d’approuver le principe d’une activation du Fonds européen de stabilisation financière (FESF) ainsi que du Mécanisme européen de stabilisation financière (qui permet à la Commission d’emprunter jusqu’à 60 milliards d’euros), avant de s’entretenir avec l’ensemble de leurs collègues de l’Union européenne. Les ministres des Finances du G7 (États-Unis, Canada, Japon, Grande-Bretagne, France, Italie, Allemagne) se sont, eux aussi, entretenus par téléphone, preuve de l’angoisse internationale que suscite la crise irlandaise.
Alors que la mission conjointe de la Commission, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international est à pied d’œuvre depuis jeudi à Dublin, afin d’évaluer l’exacte ampleur de la crise bancaire née de l’éclatement de la bulle immobilière en 2007, le ministre des finances irlandais, Brian Lenihan, a confirmé cette après-midi, que son pays était prêt à demander l’aide de l’Union : « Je vais recommander au gouvernement de demander la mise en place d'un programme et d'ouvrir officiellement des négociations ». Il n’a pas précisé le montant que l'Irlande allait demander, mais, selon des sources citées par les agences de presse, l’aide demandée serait comprise entre 80 à 90 milliards d'euros (à comparer aux 110 milliards d’euros obtenus par la Grèce). En début de soirée, l’annonce officielle d’une demande d’aide irlandaise a été confirmée tant par le gouvernement irlandais que par l’Eurogroupe. En outre, la Grande-Bretagne devrait, de son côté, prêter de l'argent à Dublin.
Jusqu’au début de la semaine dernière, le gouvernement de droite de Brian Cowen (Fianna Fail) a écarté l’idée d’une aide européenne. De fait, l’Irlande n’est pour l’instant pas confrontée à une crise de liquidités, ses besoins de financement étant couverts jusqu’en juin 2011, une différence de taille avec la Grèce qui se trouvait, elle, au bord de la cessation de paiement lorsqu’elle a appelé à l’aide, le 23 avril dernier. Mais les marchés doutent de plus en plus de sa capacité à faire face à la grave crise bancaire que traverse le pays : il a déjà dû recapitaliser ses banques à hauteur de 50 milliards d’euros et cantonner dans une « bad bank » ou « structure de défaisance » 80 milliards d’euros d’actifs toxiques… Ce doute s’est manifesté par une envolée des taux d’intérêt réclamés par les investisseurs. Pour eux, la garantie de l’Union et du FMI est le seul moyen d’obtenir le remboursement de leurs prêts… D’où la pression qu’ils ont exercée sur les instances européennes.
L’Irlande ayant déjà adopté plusieurs plans de rigueur pour redresser ses comptes publics (notamment avec un plan prévoyant d’économiser 15 milliards d’euros sur 4 ans), l’Union et le FMI ne réclamera pas de nouvelles mesures en contrepartie de leur aide. C’est le secteur bancaire qui devra faire l’objet d’un grand ménage, comme l’a annoncé tout à l’heure un communiqué conjoint de l’Eurogroupe et du Conseil des ministres des Finances. Mais, pour l’instant, il n’est pas question d’exiger une restructuration de la dette bancaire (remboursement partiel des créances, étalement des échéances, etc.).
Cette aide européenne sera donc bien une aide aux banques irlandaises. Ce qui pose un vrai problème moral : est-ce aux citoyens européens de voler au secours d’un gouvernement totalement responsable de la faillite de son secteur bancaire et qui a fait le choix de le sauver quoi qu’il en coûte ? Certes, il s’agit d’un prêt, mais tant qu’il ne sera pas remboursé, il y aura un risque pour l’ensemble des contribuables de la zone euro. Ne pas faire payer les banques et leurs actionnaires, en restructurant la dette bancaire irlandaise, est pour le moins choquant, quel que soit le risque systémique. Offrir aux marchés (et donc notamment aux banques de l'Union) les bretelles ET la ceinture qu’ils exigent, c’est leur offrir une victoire en rase campagne. Et c’est signer la capitulation du politique.
C’est exactement ce qui s’était passé pour la Grèce dans la nuit du dimanche 9 mai au lundi 10 mai 2010.
Vous vous rappelez ce qui s’était passé ?
Voici ce qui avait été décidé lundi 10 mai 2010, vers 2 heures du matin :
1- Première étape : les Etats d’Europe du sud doivent emprunter sur les marchés internationaux des centaines de milliards d’euros.
2- Deuxième étape : les banques privées achètent ces obligations des Etats d’Europe du sud. C’est le marché primaire. Pour pouvoir acheter ces obligations, les banques privées empruntent à la Banque Centrale Européenne à un taux très faible : les banques privées empruntent à 1 %.
3- Troisième étape : la Banque Centrale Européenne va racheter aux banques privées ces obligations des Etats d’Europe du sud. C’est le marché secondaire.
4- Bilan de l’opération :
Les banques privées vont gagner des milliards d’euros.
La Banque Centrale Européenne va devenir une gigantesque fosse à merde.
Dans le bilan de la Banque Centrale Européenne, les obligations pourries des Etats d’Europe du sud seront stockées pendant des années.
Les CONtribuables paieront la facture.
CONtribuables, préparez vos chéquiers.
Résultat des banques privées à la Bourse de Paris lundi 10 mai 2010 : Société Générale : + 23,89 %.
BNP Paribas : + 20,90 %.
Crédit Agricole : + 18,65 %.
Natixis : + 18,49 %.
Dexia : + 17,27 %.
Aujourd’hui, dimanche 21 novembre 2010, c’est pareil que pour la Grèce :
les CONtribuables de toute l’Union Européenne vont payer 90 milliards d’euros pour sauver les banques irlandaises.
Vous vous rappelez ce qui s’était passé ?
Voici ce qui avait été décidé lundi 10 mai 2010, vers 2 heures du matin :
1- Première étape : les Etats d’Europe du sud doivent emprunter sur les marchés internationaux des centaines de milliards d’euros.
2- Deuxième étape : les banques privées achètent ces obligations des Etats d’Europe du sud. C’est le marché primaire. Pour pouvoir acheter ces obligations, les banques privées empruntent à la Banque Centrale Européenne à un taux très faible : les banques privées empruntent à 1 %.
3- Troisième étape : la Banque Centrale Européenne va racheter aux banques privées ces obligations des Etats d’Europe du sud. C’est le marché secondaire.
4- Bilan de l’opération :
Les banques privées vont gagner des milliards d’euros.
La Banque Centrale Européenne va devenir une gigantesque fosse à merde.
Dans le bilan de la Banque Centrale Européenne, les obligations pourries des Etats d’Europe du sud seront stockées pendant des années.
Les CONtribuables paieront la facture.
CONtribuables, préparez vos chéquiers.
Résultat des banques privées à la Bourse de Paris lundi 10 mai 2010 : Société Générale : + 23,89 %.
BNP Paribas : + 20,90 %.
Crédit Agricole : + 18,65 %.
Natixis : + 18,49 %.
Dexia : + 17,27 %.
Aujourd’hui, dimanche 21 novembre 2010, c’est pareil que pour la Grèce :
les CONtribuables de toute l’Union Européenne vont payer 90 milliards d’euros pour sauver les banques irlandaises.
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