Ce collectif autunois a été crée le 22 Octobre 2010 par des autunois qui sont des syndicalistes, des personnes oeuvrant socialement ou de simples citoyens.Le but de ce collectif est de ne plus laisser une poignée de nos dirigeants supprimer nos acquis sociaux.C'est aussi refuser de supprimer à court terme notre système de retraite par répartition et de le livrer à la capitalisation.

Bref, vous l'aurez compris, c'est un collectif de résistance au système capitaliste.

jeudi 4 novembre 2010

La force d’un mouvement


Confusion entre vitesse et précipitation ? À lire la presse, ces jours-ci, tout se passerait entre lâche soulagement et franche exultation, après une journée de manifestation qui n’aura réuni « que » deux millions de personnes dans la rue, en pleines vacances de la Toussaint et quatre jours avant le prochain rendez-vous de mobilisation, samedi, contre une réforme toujours jugée profondément injuste par une écrasante majorité de Français. Silence ici, dans le genre, circulez, il n’y a (plus) rien à voir. Invitation en une du Parisien à « calculer votre retraite », là, en un ébouriffant exercice de style : dans tous les cas, les futurs retraités gagneraient autant sinon plus grâce à la réforme ! Et pour cause : 80 % des « profils types » sélectionnés ont des revenus supérieurs au salaire médian. Dans la réalité, 70 % des employés et 60 % des ouvriers sont dans le cas inverse. Beau travail, qui s’accompagne toutefois d’une mise en garde qui donne à l’ensemble un goût d’oxymore : « Cette réforme ne suffira pas », nous avertit-on : passée la présidentielle de 2012, il faudrait encore allonger la durée de cotisation à 43, voire 44 ans…

Même grand écart dans le Figaro, dont le sémillant porte-plume libéral Yves de Kerdrel alterne une couche de propagande plus que ressassée – si des millions de salariés du privé ne se sont pas mis en grève, c’est parce qu’ils savaient que « sans cette réforme, ils pouvaient faire une croix sur leur pension future » – et le cri du cœur idéologique : « Le social n’existe pas, il n’existe plus. » On est au moins plus clair quelques pages plus loin, dans les pages économiques du quotidien de Serge Dassault. S’agissant de la future discussion sur les retraites complémentaires, que le Medef et les compagnies d’assurances en son sein ne supportent pas davantage que la retraite à 60 ans, on indique que la centrale de Laurence Parisot n’a pas intérêt, alors, « à rallumer de polémique sur une réforme des retraites qui la satisfait largement ». Dans le quotidien des milieux d’affaires, les Échos, on peut même lire l’inquiétude face à une opinion, pas perdue de vue cette fois, qui a compris que le sens du mot « réforme », appliqué à la politique élyséenne, est désormais synonyme de « sacrifices », dont l’accumulation est toujours dangereuse pour ceux qui les prônent et les imposent.

Dans un même mouvement, la contre-offensive idéologique continue, en même temps que les chemins qu’elle emprunte ne peuvent que conforter toutes celles et tous ceux, de tous âges, qui dénoncent la régression sociale comme le recul de civilisation en cours. Le vote à l’Assemblée du projet de loi de financement de la Sécurité sociale ne peut qu’ajouter à leur indignation. Là comme ailleurs, ce dernier est marqué du sceau de la profonde injustice sociale qui caractérise l’actuel cours politique national, frappant durement les plus modestes, telle la suppression de la rétroactivité de trois mois de l’accès à l’APL. Là comme ailleurs, il s’agit de liquider la solidarité pour la livrer à la loi de la jungle du marché, et malheur aux plus fragiles. Lorsqu’un peuple se met en mouvement, certaines idées jusque-là minoritaires trouvent une vigueur insoupçonnée. Ainsi du débat crucial sur les sources de financement alternatives à l’allongement de durée de cotisation. C’est aussi à cette aune-là que se mesure ce qui se passe en profondeur dans le pays ces semaines-ci.

Michel Guilloux

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