Ce collectif autunois a été crée le 22 Octobre 2010 par des autunois qui sont des syndicalistes, des personnes oeuvrant socialement ou de simples citoyens.Le but de ce collectif est de ne plus laisser une poignée de nos dirigeants supprimer nos acquis sociaux.C'est aussi refuser de supprimer à court terme notre système de retraite par répartition et de le livrer à la capitalisation.
Bref, vous l'aurez compris, c'est un collectif de résistance au système capitaliste.
dimanche 9 janvier 2011
Une brèche ne suffit pas
Le verdict est sans appel. Une très forte majorité de Français, 56 % selon notre enquête Harris Interactive, est opposée à la mise en cause des 35 heures. Avec lucidité, elle ne croit pas qu’une telle mesure créerait de nouveaux emplois, relancerait la croissance, entraînerait une hausse des salaires ni même que ça augmenterait la productivité. Une nette majorité est certaine en revanche que les conditions de travail en seraient détériorées. En dépit du martelage incessant de la propagande UMP, le pays, et en premier lieu les salariés qui en bénéficient, reste attaché à une conquête sociale. L’opinion ne peut manquer de rapprocher la réforme des retraites qu’elle rejette de la volonté du Medef de faire travailler toujours plus longtemps avec toujours moins de protections face à l’arbitraire patronal.
La droite sait qu’elle ne recueille pas l’adhésion sur ce sujet et, depuis des mois, ses ténors tournaient en rond derrière leurs grilles, réfrénant leur envie d’en découdre. Il a fallu que Manuel Valls leur ouvre la cage pour que la meute se déchaîne. « On y va à fond, sans tabou », tonne Jean-François Copé. Il faut « abandonner purement et simplement » les 35 heures, « une vieille idée du siècle dernier », proclame Alain Juppé. Et l’ultralibéral Hervé Novelli lâche le morceau et avoue qu’il s’agit d’établir « un nouveau contrat social » gagnant-gagnant… pour le Medef. Le député maire « socialiste » d’Évry a bien ouvert une « brèche », selon le mot du secrétaire général de l’UMP, dans laquelle ce dernier incite tous les réactionnaires à s’engouffrer. Il n’est cependant pas sûr que l’incendiaire ne finisse par pâtir d’un retour de flammes. Qui oubliera à qui le crime profite ? Le chef de l’État se frottait les mains, hier, en déclarant que si « les 35 heures uniformes et obligatoires n’existaient plus », il « considère qu’il n’est pas de sujets tabous ». Et donc qu’aucun acquis social n’est à l’abri.
La page de la réduction du temps de travail est cependant très loin d’être refermée alors que plus de 4 millions de personnes sont frappées par le chômage, que les jeunes sont les plus touchés et que la pénibilité ou l’intensité du travail se sont brutalement accrues. La revendication grandit d’une plus grande sécurité d’emploi et de formation, de retrouver du temps pour soi et pour les autres, et non seulement pour verser des dividendes aux actionnaires. Comment le prétexte de la compétition internationale peut-il être encore brandi quand, selon les statistiques de l’OCDE, un Français travaille davantage qu’un Allemand, que ce soit en moyenne hebdomadaire (38 heures par semaine contre 35,7 heures) ou annuelle (1 554 heures en 2009 contre 1 390) ? Nicolas Sarkozy a voulu croire devant les partenaires sociaux que sa loi sur les retraites ne serait plus mise en cause. Quelle illusion !
Tout au long de la marche de l’humanité, les travailleurs se sont appliqués à s’émanciper de ce qu’il y a de plus mécanique, de contraint, de moins épanouissant dans le travail. Le fanatisme libéral qui s’est emparé de la droite française ne pourra pas toujours y faire obstacle. Et quelles que soient les limites de la loi Aubry 2, « tout progrès, si minime soit-il, est, comme l’écrivait Jaurès, une force pour de nouveaux progrès ». Les salariés ne se laisseront pas priver sans réagir de ce qu’ils ont réclamé pendant des décennies. Notre sondage confirme qu’il ne suffira pas à la droite de s’engouffrer dans la brèche.
Patrick Apel-Muller http://www.humanite.fr/07_01_2011-une-brèche-ne-suffit-pas-461708
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