Les institutions majeures du système de retraites complémentaires, Agirc-Arrco et Prefon sont menacées dans leurs équilibres. A moyen terme, il faudra soit payez davantage de cotisations, soit verser des pensions réduites. Dire qu’Eric Woerth avait promis qu’on ne ferait ni l’un ni l’autre!
Souvenez vous du débat sur la réforme des retraites : le gouvernement avait assuré à de multiples reprises qu’il ne ferait pas le choix de la hausse des cotisations ni celui de la baisse des pensions. Il avait oublié (c’est une litote) de mentionner les régimes complémentaires, qui sont loin d’être anecdotiques.
Commençons par la Prefon, qui est un régime de retraite par capitalisation volontaire des fonctionnaires. Les Echos de ce matin nous informent qu’il va falloir renflouer ses caisses. Explication : le rendement des placements de la Prefon est inférieur à ce qui est nécessaire pour servir les rentes futures des fonctionnaires. Il va falloir trouver plusieurs centaines de millions d’euros, un « trou » non négligeable lorsqu’on le rapporte au montants des actifs (9,6 milliards). Pour le moment les grands assureurs qui gèrent la Prefon assumeront la charge financière. Mais le débat s’élargira forcément sur la valeur de rachat des rentes (donc soit une augmentation de la cotisation, soit une baisse de la pension), pour assurer durablement l’équilibre du système. Il se pourrait bien qu’au grand dam des 370000 fonctionnaires qui cotisent actuellement (pour 91000 retraités), la Prefon puisse un jour futur perdre son statut de fonds « à prestations définies », qui comme son nom l’indique assure une pension d’un certain montant pour se transformer en régime « à cotisations définies », qui ne garantit donc plus un niveau de rente. On aimerait savoir ce qu’en pensent le ministre du Travail (un assureur du nom de Xavier Bertrand) et les partisans des retraites par capitalisation…
Venons en au plus important : les régimes complémentaires, Agirc (cadres) et Arrco (tous salariés). Les partenaires sociaux qui les gèrent entameront les négociations le 6 janvier. Selon la CGC le besoin de financement nécessaire après la réforme s’élève à 46,8 milliards d’euros pour la période 2010-2040 et jusqu’à 53 milliards selon Marc Landré du Figaro, qui titre "les réformes Woerth insuffisantes". Bel aveu!
Toujours selon la CGC (lire son magazine « Encadrement » de novembre-décembre), le choix pour l’Agirc sont les suivants : réduction de 20% des pensions d’ici 2030, ou âge de la retraite repoussé de 62 ans à 65 ans en 2029, ou augmentation de la cotisation de 1,05 point immédiatement!
Dire que le gouvernement nous avait juré que les retraites étaient sauvées jusqu’en 202. L'illusion aura duré....6 mois!
Rédigé par Hervé Nathan http://www.marianne2.fr/hervenathan/Retraites-vous-manifestiez-j-en-suis-fort-aise-Et-bien-payez-maintenant-_a69.html
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