L'armée a effectué des tirs de sommation pour dissuader des manifestants d'escalader le mur d'enceinte du siège de l'ex-parti au pouvoir. REUTERS/Finbarr O'Reilly
Devant le Palais de justice et devant le siège de l'ex-parti au pouvoir, les militaires ont procédé à des tirs de sommation, ce jeudi matin.
Ces derniers jours, la rue tunisienne a continué de contester fortement la présence aux postes clés du gouvernement d'union nationale de membres de l'équipe sortante qui a régné sans partage sur le pays pendant 23 ans. Ces rassemblements visant à obtenir le retrait de ces membres de l'ex-parti au pouvoir, le RCD, se sont déroulés dans le calme. Jusqu'à ce jeudi, en fin de matinée.
Pour la première fois depuis le vendredi 14 janvier, le jour de la fuite du président déchu Ben Ali, les manifestants ont réussi à atteindre le ministère de l'Intérieur et à poursuivre leur marche jusqu'au siège du RCD, franchissant sans violences les maigres barrages de police disposés sur l'avenue Habib Bourguiba.
Tirs de sommation de l'armée
Manifestants devant le siège du RCD, ce jeudi dans la matinée. REUTERS/ Finbarr O'Reilly
Parmi le millier de personnes venues protester, quelques-unes ont tenté d'escalader le mur d'enceinte du siège de l'ex-parti au pouvoir. L'armée a effectué des tirs de sommation pour les en dissuader.
"Je suis avec vous. On ne va pas tirer sur vous, l'essentiel c'est que le rassemblement soit pacifique", a déclaré à la foule devant le siège du RCD un colonel de l'armée qui tentait de calmer les manifestants. Ceux-ci l'ont applaudi et certains ont cueilli des fleurs dans les massifs alentours pour les déposer dans les canons des chars postés là, devant des militaires qui souriaient.
Une centaine de magistrats et d'avocats ont aussi manifesté jeudi devant le Palais de justice à Tunis pour réclamer l'"indépendance de la justice" et le départ d'un magistrat accusé, selon eux, d'avoir servi les intérêts du président déchu et de sa famille. Là aussi, l'armée a procédé à des tirs de sommation pour empêcher la foule de rentrer dans le bâtiment.
En revanche, la police, en première ligne lors de la répression de la révolte populaire qui a fait au moins 100 morts en un mois selon les Nations unies, se tenait jeudi à l'écart.
Une démission supplémentaire
Le nouveau gouvernement, formé lundi et déjà affaibli mardi par la démission de quatre de ses membres, doit se réunir pour la première fois jeudi. Des ministres de l'équipe sortante occupent toujours des postes-clés de l'Intérieur, de la Défense, de la Finance et des Affaires étrangères.
En revanche, un autre ministre de l'ancien régime manquera à l'appel, à la réunion de ce jeudi: Zouheir M'dhaffer, nommé ministre auprès du Premier ministre, chargé du Développement administratif, dans le nouvel exécutif, a annoncé sa démission ce jeudi. Il dit vouloir ainsi "préserver l'intérêt suprême de la nation et favoriser la transformation démocratique du pays".
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