La grève se poursuit dans les ports, en réponse au gouvernement qui refuse un accord signé entre patronat et partenaires sociaux prenant en compte la pénibilité des métiers.
Les travailleurs portuaires ont appris dans la presse que l’actuel secrétaire d’État chargé des Transports, Thierry Mariani, trahissant la parole donnée du gouvernement, remet en question un accord intervenu après des mois de négociations autorisant des départs anticipés à la retraite au titre de la pénibilité.
Prétexte invoqué : l’accord serait intervenu avant le vote de la réforme des retraites de novembre 2010. « La négociation sur la pénibilité n’est pas à associer à la réforme des retraites mais à la réforme des ports, loi du 4 juillet 2008 ! » rétorque la Fédération nationale des ports et docks (FNPD) CGT.
Les travailleurs portuaires ont une espérance de vie diminuée de sept à huit ans. Un fait avéré, qui fut au cœur des discussions entre employeurs, État et syndicat CGT dans le cadre de la réforme portuaire et jusqu’à l’automne 2010. À l’issue de mois d’âpres négociations, ponctués de grèves, un projet d’accord finalisé en octobre 2010 prévoyait le départ anticipé à la retraite pouvant aller jusqu’à quatre ou cinq ans pour 6 000 travailleurs. Le financement de cette mesure, actée par l’Union des ports français, par l’Union des industries de la manutention et par le cabinet du ministre concerné de l’époque, Jean-Louis Borloo, devait être assuré par des fonds propres à la branche et des fonds publics, dans le respect des règles imposant l’équilibre économique. La colère a éclaté lorsque le gouvernement, par la voix de Thierry Mariani, a déclaré remettre tout en question, imposant de rediscuter le projet. Du « mépris envers les organisations syndicales, mais aussi envers les organisations patronales qui ont négocié le dispositif », estime Johann Fortier, syndicaliste du Havre,
tandis que la FNPD CGT n’hésite pas à parler de « foutage de gueule ».
Le syndicat appelle à poursuivre le mouvement entamé mercredi dernier, avec le refus des heures supplémentaires, le travail dans le strict respect de la sécurité, et quatre jours de grève programmés à partir d'aujourd'hui dans les ports du pays.
Laurence Mauriaucourt
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