Editorial par JEAN-PAUL PIÉROT
Le projet de loi Nome (nouvelle organisation du marché de l’énergie), vise à forcer le passage du secteur privé vers le contrôle de la distribution de l’électricité, en réduisant la part des prix réglementés au nom du sacro-saint principe de « la concurrence libre et non faussée ». Parmi les conséquences attendues : une forte hausse des prix fixés par l’État qui les rapprochera des prix du marché et permettra aux opérateurs privés de conquérir des profits faramineux.
Plus rien ne doit échapper au marché, tout ce qui peut rapporter gros aux actionnaires doit être soustrait à la société, voilà crûment exprimée la philosophie des théoriciens de l’ultralibéralisme. Les adeptes de la révolution conservatrice, en pointe dans les années Bush aux États-Unis, tiennent toujours le haut du pavé, rue du Faubourg-Saint-Honoré. Une implacable logique entraîne le gouvernement Sarkozy-Fillon à en faire toujours davantage pour démolir pierre par pierre le modèle économique et social de la France. Des compromis scellés au terme des luttes ouvrières et dans les combats de la Résistance sont aujourd’hui remis en question systématiquement par la droite au pouvoir. « En finir avec 1945 », écrivait Denis Kessler, célèbre figure du patronat financier, peu après l’élection de Nicolas Sarkozy. La réalisation de sa requête s’écrit sous nos yeux au fil des mesures prises ou annoncées contre les retraites, de la réduction des emplois dans les services publics au gel des dépenses publiques, à la déréglementation et aux privatisations engagées dans les sociétés nationales.
La libéralisation de la distribution de l’électricité ne profitera pas aux citoyens. Et jusqu’à aujourd’hui ils ne s’y sont pas trompés, restant pour la quasi-totalité d’entre eux fidèles au prix réglementé. Les Français n’ont pas prêté foi aux offres alléchantes et trompeuses des marchands d’énergie déréglementée. Au passage, le projet de loi ouvre au secteur privé la possibilité d’engranger à peu de frais de juteux profits sur la production nucléaire.
Cette mise aux normes du pays aux appétits du marché n’est pas qu’une affaire française, objectent les dirigeants français, qui renvoient la balle aux institutions européennes, dont ils ne feraient que transposer les oukases. C’est une manière de brouiller les cartes. Car s’il est vrai que la libéralisation et l’ouverture à la concurrence dans le domaine énergétique, postal ou ferroviaire découlent des directives européennes, qui en a décidé ? Qui siège autour de la table des Conseils des ministres de l’UE et du Conseil européen ? Ce sont les mêmes, à Bruxelles et à Paris. Jeu de rôle ou schizophrénie ?
Or c’est bel et bien la majorité parlementaire qui a avalisé la privatisation de GDF par la fusion avec Suez, qui a ouvert le capital d’EDF, ce sont bien les députés sarkozystes qui ont changé le statut de La Poste, en dépit de l’hostilité manifeste de l’opinion publique exprimée lors d’une votation citoyenne. Ainsi, lorsquele gouvernement feint de ne pas entendre la Commission européenne qui réclame la transformation de la SNCF en société anonyme, tout cela ressemble à un jeu de dupes. La bataille pour la défense du caractère de service public de la production et de la distribution de l’énergie et pour la pérennité des services publics participe de la riposte générale contre l’offensive ultralibérale qui secoue actuellement la France et l’Europe.
Plus rien ne doit échapper au marché, tout ce qui peut rapporter gros aux actionnaires doit être soustrait à la société, voilà crûment exprimée la philosophie des théoriciens de l’ultralibéralisme. Les adeptes de la révolution conservatrice, en pointe dans les années Bush aux États-Unis, tiennent toujours le haut du pavé, rue du Faubourg-Saint-Honoré. Une implacable logique entraîne le gouvernement Sarkozy-Fillon à en faire toujours davantage pour démolir pierre par pierre le modèle économique et social de la France. Des compromis scellés au terme des luttes ouvrières et dans les combats de la Résistance sont aujourd’hui remis en question systématiquement par la droite au pouvoir. « En finir avec 1945 », écrivait Denis Kessler, célèbre figure du patronat financier, peu après l’élection de Nicolas Sarkozy. La réalisation de sa requête s’écrit sous nos yeux au fil des mesures prises ou annoncées contre les retraites, de la réduction des emplois dans les services publics au gel des dépenses publiques, à la déréglementation et aux privatisations engagées dans les sociétés nationales.
La libéralisation de la distribution de l’électricité ne profitera pas aux citoyens. Et jusqu’à aujourd’hui ils ne s’y sont pas trompés, restant pour la quasi-totalité d’entre eux fidèles au prix réglementé. Les Français n’ont pas prêté foi aux offres alléchantes et trompeuses des marchands d’énergie déréglementée. Au passage, le projet de loi ouvre au secteur privé la possibilité d’engranger à peu de frais de juteux profits sur la production nucléaire.
Cette mise aux normes du pays aux appétits du marché n’est pas qu’une affaire française, objectent les dirigeants français, qui renvoient la balle aux institutions européennes, dont ils ne feraient que transposer les oukases. C’est une manière de brouiller les cartes. Car s’il est vrai que la libéralisation et l’ouverture à la concurrence dans le domaine énergétique, postal ou ferroviaire découlent des directives européennes, qui en a décidé ? Qui siège autour de la table des Conseils des ministres de l’UE et du Conseil européen ? Ce sont les mêmes, à Bruxelles et à Paris. Jeu de rôle ou schizophrénie ?
Or c’est bel et bien la majorité parlementaire qui a avalisé la privatisation de GDF par la fusion avec Suez, qui a ouvert le capital d’EDF, ce sont bien les députés sarkozystes qui ont changé le statut de La Poste, en dépit de l’hostilité manifeste de l’opinion publique exprimée lors d’une votation citoyenne. Ainsi, lorsquele gouvernement feint de ne pas entendre la Commission européenne qui réclame la transformation de la SNCF en société anonyme, tout cela ressemble à un jeu de dupes. La bataille pour la défense du caractère de service public de la production et de la distribution de l’énergie et pour la pérennité des services publics participe de la riposte générale contre l’offensive ultralibérale qui secoue actuellement la France et l’Europe.
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