Ce collectif autunois a été crée le 22 Octobre 2010 par des autunois qui sont des syndicalistes, des personnes oeuvrant socialement ou de simples citoyens.Le but de ce collectif est de ne plus laisser une poignée de nos dirigeants supprimer nos acquis sociaux.C'est aussi refuser de supprimer à court terme notre système de retraite par répartition et de le livrer à la capitalisation.

Bref, vous l'aurez compris, c'est un collectif de résistance au système capitaliste.

vendredi 29 octobre 2010

Une France malade du « reaganisme » de Sarkozy


http://www.humanite.fr/28_10_2010-une-france-malade-du-«-reaganisme-»-de-sarkozy-456691

La contre-réforme des retraites accentue le sentiment d’injustice et de régression qu’a fait avaler un régime sarkozyste « brutal et indigne » aux Français. Ils en témoignent à Paris.
Un malaise profond de la société française. C’est le sentiment qui prime. Dans les cortèges, comme à Paris, de plus en plus de slogans, de pancartes, d’affiches pointent d’autres sujets de mécontentement : baisse du pouvoir d’achat, des pensions et des aides sociales, liens affichés entre pouvoir et argent… Points de crispation sous-jacents depuis des années, que la présidence Sarkozy a exacerbés.

Sur le gilet de chantier de Catherine, 65 ans, la même question que celle qui tourne en boucle dans sa tête : « La France, pays des droits de l’homme ? » Pas vraiment « malheureuse », cette Thiaisienne compte pourtant les coups : « Divorcée, ma demi-part fiscale va être supprimée, comme l’a été mon allocation logement, quand on m’a mise à la retraite à 63 ans, après deux ans de chômage. » Un pouvoir d’achat en baisse malgré les promesses sarkozyennes, et le loyer qui augmente… de quoi provoquer une froide colère qui « ne s’éteindra même pas » en 2012.

Les problèmes d’emploi et de salaire restent des « préoccupations majeures, malgré ce mouvement qui les a éclipsées – dans les médias plus que dans le quotidien des gens », sourit Antoine, chômeur, la quarantaine sportive. Mais dans le mille-feuille antisocial, on trouve toujours un problème plus grave qui chapeaute le précédent. « Le problème des salaires passe derrière celui de l’emploi, qui cède devant celui des retraites, plus universel. » Mais celui dont « tout découle », c’est « l’inégalité de la répartition des richesses ».

L’idée d’une « meilleure répartition des richesses » s’ancre dans la population. « On commence à ouvrir les yeux, à voir que tout se connecte pour revenir aux bourses mondiales », lâche un cadre, « primo-manifestant », au pied d’une affiche sur laquelle trois « Sylvestre » des Guignols, caricatures de capitalistes, se partagent la planète. Mireille Guérin est facilement repérable sous son panonceau « Union des magouilleurs pourris : rendez l’argent de la vieille ! » « Tout est détourné au profit des riches. Bouclier fiscal, exonération des heures supplémentaires, maintenant disparition programmée de l’ISF… » Son ras-le-bol fait écho à ce que confiait un peu plus tôt Catherine : « C’est comme si Sarkozy portait une grosse étiquette sur son front : “Je vous méprise”. »

Hans Brodersen, professeur d’allemand à HEC, a l’avantage de pouvoir comparer avec la situation européenne. Sur la pancarte qu’il tient à bout de bras, le slogan qui retient l’attention dénonce l’utilisation du produit national brut : « 15 % pour la rémunération du capital, 1,5 % pour les salaires. » « Le capital ne s’est jamais autant développé que ces vingt dernières années, sous l’impulsion des sociaux-démocrates, avec Blair au Royaume-Uni et Schröder en Allemagne. C’est lui qui a imposé la flexibilité au marché du travail allemand et, aujourd’hui, 7 à 8 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. La coalition actuellement au pouvoir n’a fait que poursuivre cette politique. » La France suit le même processus : « On coupe la Sécu, la santé, les services publics par tranches, livrés au privé. »

L’expérience d’Alain Sciaravello, contrôleur à la RATP, confirme cette vente à la découpe de l’État par « le passage de plusieurs services de contrôle – un par entité, métro, bus ou tram – à un seul service global. Les effectifs sont passés de 1 200 contrôleurs à 800, avec perte de primes et de salaires (jusqu’à 1 000 euros par mois pour lui et sa femme, également contrôleuse – NDLR). Le but, c’est de créer un service qui fait du rendement, et d’ici deux ou trois ans, de le vendre à Veolia, comme ça s’est fait ailleurs »…

« Un pouvoir brutal, indigne. Sarkozy, qu’as-tu fait de la France ? », a écrit en gros cet ouvrier. Restriction du périmètre de l’État, collusion avec les grands industriels et affairistes auxquels « on livre des pans entiers des services publics, voire pour qui on prépare les réformes ». L’offensive néoconservatrice à grande échelle menée par le régime sarkozyste depuis son élection a un air de déjà-vu. « C’est la petite musique du reaganisme » qu’on rejoue en France. Avec les conséquences que l’on sait. « Si Sarkozy – ou Strauss-Kahn, c’est kif-kif – repasse en 2012, on ne pourra pas dire que nous n’étions pas prévenus… »



De : Grégory Marin

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